(Chemise) #1 Thanks God, autumn is coming !

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Il est un temps où l’air se vivifie, où l’arrivée des premiers frimas nous obligent à revêtir une petite laine, un foulard autour du cou, un legging, peut-être même des bottes, où la fraîcheur revenue pourrait presque nous rosir les joues.

Je suis dingue de ces trois mois d’automne qui nous emmènent doucement vers Noël, de sa vivacité qui sort l’esprit de la torpeur estivale, de son effet coup de fouet qui dynamise les sens, de ses couleurs fauves, de ses odeurs de premiers feux de bois, de ses vols d’oiseaux voguant vers le Sud qui parsèment le ciel. J’ai découvert au fil de mes lectures que je n’étais pas seule à apprécier cette saison, n’est-ce pas Anna ?

Vive la team des autumn girls !

Remarque : j’ai rédigé cette introduction avant qu’un gros rhume ne me tombe dessus en deux heures de temps… S’il m’en faut un peu plus pour entamer mon amour pour l’automne, cela m’empêche de profiter tout à fait pleinement de ce début d’automne… Damned !!!

Avec lui, des envies de remplir son armoire de chemises, de sweats, de robes mi-saison, de vestes, de pulls, de pantalons… Enfin, en gros, la liste de mes envies dont je vous ai déjà parlée dans mon précédent article.

Je voudrais inaugurer la présentation de cette garde-robe automnale par une pièce que j’affectionne particulièrement et qui constitue un véritable piveau de ma garde-robe : la chemise. Elle correspond tout à fait à mon style aux touches masculines. Elle se marie parfaitement à mes éternels jeans, gros pulls ou sweats. Elle est confortable. Elle peut être farouchement féminine et élégante. Elle possède tout un tas de détails (poches, boutonnières, cols, pieds de cols, poignets, fentes indéchirables…) super intéressants à travailler. Elle peut être à motifs, à carreaux, ce qui peut être un formidable moyen de progresser dans sa pratique de la couture.

J’en profite d’ailleurs pour adresser toutes mes félicitations aux valeureux candidats de l’émission Cousu main qui passe depuis le début du mois de septembre sur M6. Dans le dernier épisode, les candidats ont relevé le défi de coudre une chemise à motifs en seulement 4 heures : chapeau bas !! Moi, je n’y serais jamais arrivé !

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Une conclusion s’est néanmoins imposée peu à peu : à force de porter toujours les mêmes, mes chemises se sont usées. Au fur et à mesure, j’ai pris de l’ampleur (une jolie façon de dire que depuis quelques années, j’ai pris quelques kilos) et mes chemises sont parfois trop étriquées, surtout au niveau de la poitrine, et c’est pas beau, pas beau du tout. Il est donc urgent de renouveler le stock et de me faire des chemises à ma taille.

Je commence la saga de mes nouvelles chemises par le dernier patron de Deer&Doe (je vous étonne là, je suis sûre ! haha) : la chemise Bruyère. En effet, quand Eléonore a dévoilé son nouveau patron à la fin du mois d’août, mon sang n’a fait qu’un tour : c’est exactement ce que je recherche, le patron de chemise idéale, la liquette parfaite pour aller avec mon uniforme hivernale leggings noirs ou jeans + bottes cavalières.

Un patron aussitôt commandé, un tissu de coton à carreaux aussi vite deniché dans le stock, un travail rapidement entamé dès mon retour de vacances sans attendre le début du sewalong organisé par Sandra sur son blog.

Et j’aurais sûrement dû moins me précipiter…

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—– Modèle, coupe —–

Bruyère est une chemise qui cumule, à mon sens, tous les composants de la parfaite chemise pour femmes. Avec sa longueur 3/4 au bas liquette, elle cache délicatement les fesses. Cintrée, elle met en valeur la taille. Doublement pincée, elle épouse la poitrine et offre un joli decolleté. Tous les détails (ou presque) de la chemise sont là : les manches à poignets boutonnés et sa patte de capucin, l’empiècement dos, la patte de boutonnage et ses boutonnières et enfin un col sans pied… Ah le col ! Bref, le col ! Oups, le col ! Je reviens sur ce fameux col dans mon chapitre réalisation. En revanche, un détail manque un peu selon moi : les poches plaquées sur la poitrine. J’aime ce détail. Pour ma première version de Bruyère, j’ai donc choisi d’en rajouter deux.

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—– Choix du tissu —–

Dans mes envies pour cet automne-hiver, il y a avant tout la volonté de progresser, de coudre de belles pièces, d’expérimenter de nouvelles choses et surtout, de sortir de ma zone de confort. Pour mettre en pratique ces bonnes résolutions, j’ai donc choisi un tissu à carreaux. Je n’ai jamais travaillé les carreaux, ni la chemise à vrai dire : une belle occasion de faire d’une pierre deux coups. Le tissu est un coton assez fin, au motif vichy rouge et blanc, trouvé il y a quelques temps déjà chez mon fournisseur officiel de tissus à Paris : Sacrés Coupons ! Il a un petit côté « Cochonou » pas forcément désagréable et qui me fait sourire.

Des petites lignes de Lurex, très fines et à peine visibles à l’œil nu, s’invitent dans les carreaux, dessinant des carrés. Il faudra non seulement raccorder le vichy mais aussi les lignes argentées… Une belle prise de tête en perspective. J’ai un coupon de 3 mètres, avec une laize de 160 cm, ce qui laisse de la marge pour d’éventuelles plantades dans les raccords. Pour relever ma réalisation, j’ai aussi choisi de travailler certaines parties de la chemise dans le biais : les poignets de manches, le col, l’empiècement dos, la ceinture et les poches plaquées.

Pour les boutons, j’ai choisi des jolis boutons rouges sur fond argent dégottés à la Droguerie de Nantes. Pour les poignets de manche, ce sont des pressions à coudre. Et oui, avec mes poches plaquées, je n’avais plus assez de boutons coordonnés, il a fallu trouver une solution back-up.

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—– Réalisation —– 

Une chemise, c’est quand même pas mal de boulot. Si vous n’êtes pas une experte, ne pensez pas la terminer en 4 petites heures (comme les candidats de Cousu main ;)). Réaliser Bruyère m’a franchement pris du temps, 10 heures au bas mot ! Mais il ne faut surtout pas que cela vous décourage (même les débutantes) car le résultat vaut franchement la peine : quel énorme plaisir d’apprendre de nouvelles choses, de coudre ces jolis carreaux, de voir les pièces se positionner les unes après les autres, la chemise prendre forme peu à peu. Bref, comme toujours avec un patron Deer&Doe, ce fut un pur bonheur à réaliser.

Comme j’ai déjà cousu plusieurs modèles de cette marque, je sais exactement où je vais et je n’ai plus besoin de faire de toile. Immédiatement, je choisis la taille 42 et j’applique les modifs suivantes :

  • je descends la pince poitrine du haut de 1cm,
  • je pars sur la taille 46 pour la pince sous la poitrine, qui correspond à mon écart de poitrine (concrètement la distance entre les deux pointes de sein divisée par deux, ce qui varie d’une femme à l’autre),
  • je prends en compte la longueur de la taille 46, plus conforme à ma hauteur,
  • évidemment, je pense à prendre en compte les crans de montage des plis de la taille 46, pour qu’ils s’alignent avec les pinces sous poitrine.

Normalement, je rallonge toujours le corsage de 2 cm pour que la ceinture tombe mieux sur ma taille naturelle. Mais là, je ne vois pas trop comment faire et je suis trop impatiente de finir ma Bruyère. Le sewalong de Sandra n’a pas encore commencé, je passe outre. Mais maintenant que l’article sur le sujet est paru, je ne manquerais pas d’adapter mes futures versions de Bruyère pour lui donner plus de longueur. Pour les prochaines versions, je rajouterais peut-être aussi un 1/2 centimètre de chaque côté du milieu devant pour donner plus d’ampleur. Je ne suis pas étriquée mais le corsage est très ajusté : un peu de respiration, ce serait peut-être mieux !

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Pour la coupe du tissu, évidemment, j’ai galéré pour raccorder les carreaux et les lignes de lurex, mais je crois que je ne m’en suis pas si mal tirée, même si ce n’est pas parfait… Les deux côtés du corsage devant correspondent et ça, c’est peut-être l’essentiel.

Dans la couture, tout s’est bien passé : pour aller plus vite, je n’ai pas réalisé des coutures anglaises, ce que je regrette maintenant, surtout pour les manches : c’est pas forcément beau quand on les retrousse et qu’on voit les bords effilochés du tissu… J’ai fait toutes les boutonnières plus ou moins à la main. J’ai d’abord utilisé ma machine, mais devant le résultat absolument merdique, j’ai du toutes les reprendre à la main. Pour la prochaine, ce sera des pressions, car franchement, c’est beaucoup trop de travail et ma patience a des limites.

Pour les poches plaquées : j’ai fait un mini-patron largement inspiré de poches de l’une de mes chemises. Pour les coudre, j’ai aligné le bas des poches entre les deux pinces poitrine (au milieu de la pince de côté – attention, la hauteur dépend de la taille choisie, moi en l’occurrence la pince 42 baissée de 1cm… – et dans l’alignement de la pince sous poitrine) et bien parallèle à la patte de boutonnage. J’ai ensuite cousu les revers de poche. En tout cas, les poches ont été montées APRÈS la réalisation de l’ensemble du corsage.

Pour celles qui voudraient éventuellement rajouter des poches sur leur Bruyère (ou sur une autre chemise d’ailleurs), je suis en train de préparer un mini-patron accompagné d’un pas à pas : j’espère pouvoir le mettre à votre disposition très vite sur ce blog !

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Donc, tout se passe bien, je porte même plusieurs fois ma Bruyère, je poste des photos sur Instagram. Et là, Sandra qui organise le sew along sur son blog me fait remarquer que j’ai monté le col à l’envers. Quoiquoiquoi ?? Elle m’explique qu’elle a fait la boulette elle-même plusieurs fois avant de s’en rendre compte en organisant le sew along. Ca me rassure de ne pas être la seule… Effectivement, les deux côtés du col se ressemblent pas mal et il est assez aisé de se tromper. En plus, naïvement, je me dis que ce col, version évasée, se marie plutôt bien avec la coupe de la chemise et lui donne un petit côté vintage… En plus, tout tombe nickel, peut-être à cause du fait que mon col est coupé dans le biais. Enfin, à aucun moment, j’ai des doutes. Bref, oups, mazette, boulette, pas besoin de disserter des heures : j’ai bel et bien monté mon col à l’envers ! Tout simplement.

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Autant vous dire qu’elle va rester comme ça, cette Bruyère, malgré ce gros défaut, malgré son col trop évasé. Trop la flemme de tout découdre et recommencer. Elle sera juste un peu différente des autres Bruyère, elle cultivera sa différence, ce sera le ptit canard boiteux qu’on aime beaucoup quand même. Parce que je l’aime ma Bruyère, même avec ce col pas tout à fait conforme. Et l’amoureux aussi, il l’adore. Il dit même qu’il la préfère comme ça, avec ce col à l’envers.

Je me permets néanmoins de répéter à toutes celles qui envisagent de coudre Bruyère : grosse méfiance au moment de monter le col. Un moment d’inattention est si vite arrivé et ça arrive même aux plus aguerries 😉

Il y a des crans indiqués sur le patron pour coudre le col correctement, dans le bon sens et ils servent bien à quelque chose !

—– Recap —–

(Plaisir à coudre) ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ 

Malgré ce problème de col, j’ai appris plein de trucs et j’ai pris un plaisir immense à coudre cette chemise. Je voudrais maintenant partir sur d’autres versions, comme une adaptation en robe. J’attends cette fois sagement les articles du sewalong de Sandra !

(Plaisir à porter) × × × × × 

Hyper confortable, très seyante et super féminine, elle s’accorde parfaitement avec ma garde robe automne-hiver. C’est donc la note max.

(Finances) $ $ $ $ $

12,8€ pour le patron + 9€ pour les boutons + 15€ de tissu (de mémoire) + 5€ de fil = 41,8€

 

A très vite pour le mini-patron des poches plaquées et de nouvelles réalisations !

Couturement vôtre,

LouiseD

25 réflexions sur “(Chemise) #1 Thanks God, autumn is coming !

  1. Merci pour ce bilan détaillé de ta couture, elle est super cette bruyère! je n’avais pas vraiment flashé sur ce patron, mais plus je découvre de nouvelles versions plus il me plait ; par contre je la porterai plus en version robe je pense. En tout cas bravo pour ta réalisation, et je la trouve très bien avec le col à l’envers!

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  2. Ta Bruyère vichy te va vraiment très bien !! J’aime beaucoup le détail des poches 🙂 Merci pour cet article très détaillé ! Concernant le col, il ne me choque pas du tout, d’ailleurs, je trouve qu’il a un côté année 70’s. Je prends note de faire attention aux repères quand je ferais ma Bruyère.

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  3. J’A-DO-RE!!!
    Ce côté rock-vintage modernisé est canon!!!
    Justement je vais chercher du tissu demain pour coudre la version finale de cette fameuse Bruyère qui m’occupe la tête depuis longtemps (je suis le sew along…) Ce sera donc du vichy!! Et je te pique l’idée de couper les petites pièces dans le biais: c’est canon et moins embêtant pour les raccords!!

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    • Merci beaucoup pour ton adorable commentaire ! hâte de voir ta version vichy… Oui, en effet, les raccords sont un peu plus faciles avec le tissu en biais. Mais j’ai quand même fait attention à ce que les pièces de tissu soient parfaitement symétriques entre le côté gauche et le côté droit 🙂 Mais je trouve que ça dynamise vachement l’ensemble !

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  4. Tu es vraiment belle dans cette chemise! Je suis impressionnée, elle est parfaite et te va tellement bien! Et pour le col, tu ne l’aurais pas dit, je ne l’aurais pas vu… ça fait joli quand même! Je viens de me lancer sans la couture, et j’ai beaucoup de mal à cause de ma poitrine, j’ai du mal à modifier correctement les patrons malgré les tutos de fba que j’ai trouvé sur internet… Donc je me lancerai dans des coutures ajustées comme cette chemise plus tard! Je veux une bruyère, mais ça sera dans longtemps! :p

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    • Oulala, merci beaucoup pour ton adorable message ! Ah oui, la poitrine, c’est un vrai sujet en couture, surtout quand elle est généreuse (et je sais de quoi je parle…) ! Bon courage pour tes débuts en couture : tu as bien raison de commencer par des choses plus simples et moins ajustées, cela permet d’appréhender peu à peu la problématique des pinces poitrine et ensuite de voir comment cela te va et quelles sont les coupes qui peuvent correspondre le mieux à ta morphologie. Pour moi, les patrons D&D correspondent à mon bonnet D, mais peut-être que pour toi, ce sera une autre marque ! Il faut malheureusement essayer essayer avant de trouver son bonheur.

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  6. Très jolie version ! J’aime beaucoup le détails des poches et pour le col je ne l’aurais pas remarqué si ça n’avait pas été indiqué ! Je n’aurais pas pensé à choisir ce genre de tissu mais le résultat est superbe !

    Par contre, ne faudrait-il pas faire un petit FBA ? Sur certaines photos, on remarque que le tissu tire un peu au niveau de la poitrine et le tissu est un peu écarté entre les deux boutons à ce niveau là (entre le 2ème et le 3ème bouton).

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    • Merci beaucoup pour ton commentaire ! Oui, tout à fait pour le FBA… C’est ce que je dis à un moment dans l’article : le corsage est très ajusté avec ces deux pinces poitrines et du coup, 1cm ou 2 peut-être en plus permettrait effectivement de mieux respirer et de ne pas avoir les boutons qui s’écartent. Mais comme d’habitude, je fais vraiment une taille 42 chez D&D et que je n’ai pas fait de toile (oulala, pas bien), je ne l’ai vu qu’en portant la chemise. Je le ferais pour ma prochaine version.

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